Cet article s'appuie sur des observations et conversations avec de nombreux salariés accompagnés dans le cadre de la collaboration et du management à distance.
Incompréhensions et malentendus
Amplifié par une communication para-verbale et non-verbale difficile, le risque d’incompréhensions et de malentendus devient plus fréquent et se voit accentué par les caractéristiques multiculturelles des équipes qui travaillent à distance.
Il est parfois observé que la communication entre collègues est de plus en plus factuelle et formelle. Dénuée de toute la dimension émotionnelle vecteur de lien entre les personnes, cela rend plus difficile la résolution de conflits potentiels.
Loin des yeux loin du coeur
Ensuite le fait d’être éloigné de ses collègues, des autres membres de l’équipe peut entrainer une tendance à se sentir moins concerné par leurs contraintes et leurs difficultés.
On peut observer des comportements de déresponsabilisation vis-à-vis des autres, de manque d’empathie. Ceci peut également concerner le rapport au travail, le niveau d’implication dans la mission attribuée. Par exemple, il est plus facile de ne pas se connecter sans prévenir pour une réunion à distance qu’en présentiel.
Enfin, ce mode de fonctionnement peut avoir un impact négatif sur l’efficacité de l’équipe en augmentant les délais de réponse et ainsi ralentir le processus de décision
Equilibre vie privée - vie professionnelle
De plus, collaborer à distance peut aussi parfois représenter une menace pour l'équilibre vie privée - vie professionnelle.
Engagé dans le travail ou contraint par la pression du rythme de travail et l’amplitude horaire liée aux fuseaux horaires différents, le collaborateur ou le manager pourrait travailler abusivement le week-end, pendant ses vacances, ou la nuit !
Travailler de chez soi renforce ce risque. Les frontières entre la vie privée et la vie professionnelle deviennent floues avec le risque de moins dissocier l'une de l'autre.
Sentiment d'isolement et de frustration
Ce sentiment peut être fortement ressenti par les collaborateurs qui sont éloignés de leur manager, du reste de l’équipe dans le cas d’équipes semi-dispersées, où une partie de l’équipe est rassemblée et se côtoie au quotidien, tandis que d’autres membres sont éloignés.
Sentiment d'appartenance moindre
Par ailleurs, éloignés de leur entreprise, les collaborateurs peuvent manquer de visibilité sur leurs perspectives d’évolution au sein de l’organisation et ressentir un sentiment d’appartenance moindre à l’équipe, à l’entreprise.
Enfin identifions maintenant un dernier risque et non des moindres.
Travailler dans un environnement collaboratif numérique nécessite un temps d’apprentissage et d’appropriation des outils collaboratifs. Ce temps peut être plus ou moins long selon les capacités des personnes et la formation qui y est consacrée.
Les outils
S ’ajoute à ce risque de décalage de niveau de maitrise des outils selon les personnes de l’équipe, un risque lié à l’inadaptation ou à la mauvaise utilisation d’un outil par rapport au besoin.
Certains outils sont parfois privilégiés, mais ne sont pas toujours les plus adaptés.
L’email par exemple est encore souvent utilisé dans la collaboration à distance alors qu’il n’a vocation à être qu’un outil de communication.
Selon une étude de 2015, 88 mails sont reçus et 34 sont envoyés en moyenne par jour en entreprise par chaque collaborateur, ce qui conduit un cadre à passer en moyenne plus de 5 heures par jour à consulter sa messagerie !
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